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26 février
2018 - De notre envoyé spécial à Ladinhac
Comment voulez-vous que ça marche ?
L’autre lundi (26 février), se tenait un Conseil communautaire de la (nouvelle) Châtaigneraie à Ladinhac. Pour connaître un peu le coin, on s’intéresse, on
est allé voir. Presque toute l’armée mexicaine (environ 70 conseillers communautaires) était là, en ordre de marche, prête à écouter la messe. Attention, silence ! le Président est aux manettes,
paré pour la manœuvre, qui va s’exprimer.
L’ordre du jour est respecté. Exposé des sujets
programmés sans se perdre dans les méandres du moindre égarement.Au fur à mesure, enchaînement aux points qui suivent et, rituellement : Y a-t-il des questions ? ... Mise au vote : Tout le monde est d’accord ?…
Pas de réponses. Alors, Qui est Pour ? Levez la main. Qui est Contre ? Qui s’abstient ? Très bien ! Vous êtes d’accord, à l’unanimité. Tintin au pays des Soviets. En mieux
puisque la mascarade laisse accroire que le débat est possible et qu’il a même existé. Au suivant. C’est du beurre pour le Président. On le sent néanmoins un peu dépité. Tout ce qui se passe rend
quand même peu crédible l’image d’une moderne assemblée en mouvement. Chacun a l’air de se pincer, tout faire pour ne pas réagir et se faire inutilement remarquer. Soi-même, on irait presque jusqu’à
poser les bonnes questions, enfin celles qu’il conviendrait de poser. Impossible car, comme dans tout ce genre de réunion, le public peut regarder, écouter mais doit impérativement la boucler. Pour le Président, pas de danger
puisque de public, il n’y a pas. Ainsi va la vie locale. Ajoutons que la création de cette formidable usine à gaz ( de Maurs à Montsalvy, Saint-Mamet, Laroquebrou …) a permis, dans chaque commune, l’élimination
d’une quantité non négligeable d’élus qui ne sont plus d’aucune utilité et, surtout, pas près de revenir s’occuper des affaires publiques. Et, rectifions le tir, ce n’est pas d’eux, bénévoles
absolus, que sont venus les excès dépensiers qui ruinent nos municipalités. Non ! Ce qu’il convient de toujours dénoncer, c’est la création de l’inutile, toujours trop cher payé. Les amateurs
du secteur ont par exemple en tête le gaspillage effréné correspondant à l’élaboration de la Zone d’activités de Lafeuillade où quelques dizaines de millions de petits francs se sont fait subrepticement
la valise…. Pauvre Communauté, sans queue ni tête et malheureux contribuables.
On aura relevé, dans le cours de la réunion, l’avènement d’une nouvelle lubie technocratique à l’usage des seuls malins profiteurs du système qui s’appelle
la PCAET. La technique consistant à savoir à peu près à quoi cela correspond, pas nécessairement en comprendre le supposé bien-fondé et vogue la galère, c’est le cas de le dire. De quoi s’agit-il
donc ? Un Plan Climat-Air-énergie-territorial.raccordé au SCOT. Pas moins. Personne donc n’y comprend rien mais Bien Madame le Préfet … Oui, Madame … Ne vous inquiétez pas ! On va suivre, on y va
tout droit. L’essentiel chez ces Indiens est donc de se fondre dans le mouvement sans maugréer. Il semblerait que cette dernière trouvaille permette quelques nouvelles acrobaties pour imposer le fameux avènement des énergies
prétendument renouvelables, pourvoyeuses de tant de subventions miraculeusement expédiées du côté de la bourse des malandrins, rois de la nouvelle administration. Bien !
La réunion est torchée en moins de deux heures. Monsieur le Député de
la circonscription n’aura pas lâché un seul mot. Il est vrai qu’il aura été tout le temps absorbé d’une part par son téléphone (SMS) , d’autre part, essentiellement, à trier des
petits bouts de papier sortis du fond de ses poches, à les défriper puis les ordonner, tout ça d’un air magnifiquement absent. Merveille des merveilles, pour ça (ce travail ?) il est payé. Sur justificatifs ? Ne
s’agirait-il pas là de notes de frais que le nouveau règlement de l’assemblée Nationale oblige de présenter ?
Dehors, la rue principale qui traverse le village est toujours autant ravagée : plaques de bitumes en goguette, nids de poule en embuscade. Normal, pas
de tunes pour la réparer. Seulement, un peu plus haut, prochainement- sur vos écrans, le futur rond-point (à 700, 800 ou 900 000 €?), financé par le département, vraisemblablement promu par le célèbre dont
il vient d’être question ci-dessus, qui donnera au secteur la marque d’une fière modernité, d’un pays dans le coup et, au jeune édile local, un surcroît d’importance mal placée.
On vous le dit, comment voulez-vous que ça marche ? Comment voulez-vous
qu’on s’en sorte ?
Scrutator
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