Vive le débat citoyen

Mise à jour du 26 septembre

"Bastia... ou Aurillac sans le Cristal." A Bastia, les responsables ont su préserver leurs places pour accueillir les nombreux rassemblements citoyens du "peuple" corse et respecter le patrimoine. Cliquez pour agrandir.

 « Le Cantal… ou la Corse sans les bombes ». 20 ans déjà.

Pari fou du printemps dernier : sur proposition de Jean-Claude Muet, proche mais non adhérent d’ « AGIR », fêter les 20 ans de l’article de Thierry Desjardins. Enthousiasme : on fera ci, on fera ça. Interrogations : il ne faudrait pas que… qu’est-ce qu’on fera si ? Objectif fixé collectivement, nous sommes allés au bout, pari gagné le 3 septembre. Les soixante dix citoyens, pour beaucoup amis de Testu, qui s’étaient engagés à participer, ont tenu parole malgré l’imprévu de dernière minute : absence de Thierry Desjardins pour raison de santé.

15 heures, discussion avec un élu qui se reconnaitra : « au cours d’un repas au restaurant, je m’étais retrouvé à coté d’un touriste qui semblait parfaitement maitriser les tours et les contours de notre petit Cantal. Il prêchait le faux pour savoir le vrai : c’était Thierry Desjardins en fin de séjour d’enquête ! ».

15 heures 20, début de quatre heures de vrai débat dans l’Espace des Carmes, juste au bas de l’escalier qui monte à la salle de réunion du « Conseil Communautaire », temple des monologues de l’ex-empereur de théâtre de rue, par ailleurs sénateur-président de la CABA, Jacques Mézard lui-même.

Ressenti et points forts.

1ère partie, rappel du contexte de la parution de l’article. Patrick Le Cellier, conférencier, blogueur sur le site de Médiapart, donne lecture des paragraphes essentiels de l’article. Plongée dans un passé qui rappelle étrangement le présent. Les témoins de l’époque confirment : les informations venues de tout le département avaient rendu furieux certains élus qui n’en croyaient pas leurs yeux pour deux raisons. Comment des dossiers supposés bien à l’abri dans les tiroirs cantaliens avaient-ils fuité vers ce journaliste parisien ? Comment ce même journaliste parisien avait-il eu vent d’embrouilles dont, eux-mêmes, ignoraient l’existence ?

Nier les faits… et tomber dans le ridicule ? Détourner les regards en lançant la chasse aux  « coupables » d’avoir révélé la vérité, la chasse aux lanceurs d’alerte dirait-on aujourd’hui ? Tous avaient bien remarqué que l’ « Auvergnat de Paris », animé par Gérard Joulia, était souvent en pointe en matière de scoops mais de là à imaginer que, preuves à l’appui, ce périodique alimenté par une poignée de correspondants bénévoles pouvait mettre au grand jour les combines de la FDSEA pour contrôler le département, il y avait un pas qu’il fallait… franchir, c’était l’évidence. Pour Michel Teyssédou, ex-président national des Jeunes Agriculteurs (futurs soldats de la FNSEA), « grand homme de la profession agricole locale», devenu maire de Parlan depuis, crise d’acouphènes déclenchés par sifflements persistants fin aout 1996.

Dans une première synthèse, Patrick Le Cellier note que rien n’a été sérieusement contesté et que les intervenants ont souvent laissé entendre que rien, ou pas grand-chose, n’a changé depuis.

2ème partie, après un quart d’heure de détente, où en est-on aujourd’hui ?

Ceux qui ont effleuré le sujet pendant la première partie ou se retiennent depuis une bonne heure vont se lâcher.

Caste politique, Jacques Mézard fait l’unanimité : marionnettiste* en chef, il est présent dans tous les coups. Résultat, un club sclérosé de décideurs  où l’important est de donner un petit bout de gâteau à chacun dans l’unique objectif d’obtenir un consensus de façade.

Chambres consulaires. Christian Vabret verrouille le monde artisanal depuis des décennies, la CCI est sous la coupe d’un octogénaire. Dans la profession agricole, s’il n’y a plus de personnage de la dimension d’un Michel Teyssédou, la main mise de la FDSEA et de ses JA fait toujours autant de ravages. Michel Lacoste, industriel en production électrique et laitière n’en manque pas une mais son aura est plus limitée car ses congénères ont compris qu’il roule d’abord pour lui. En 2015, Chantal Cor se réjouissait d’avoir retrouvé la liberté de produire (du lait). Comment pouvait-elle ne pas avoir conscience que cette victoire était une victoire à la Pyrrhus avec son cortège de drames et de disparitions dans une campagne cantalienne de plus en plus désertifiée ?

La (trop) longue liste de ce qui ne marche pas finit par déranger certain(e)s participant(e)s qui le font savoir. Invité à parler de l’école pour mettre un peu de baume au cœur, Pierre Amiral reconnaît que le taux d’encadrement des élèves est globalement confortable que les communes, même si la fermeture de l’école de Marmiers est une faute, ont fait des efforts pour bien accueillir les enfants. Mais, en élargissant son propos sur l’organisation territoriale, il se voit acculé à conclure par une formule qui résume bien la teneur des débats : «  Le Cantal est foutu »… Rires et sourires dans la salle.

Dans sa synthèse Patrick Le Cellier constate que décidément, rien ou pas grand-chose n’a changé et souligne que la dérive du système coopératif et mutualiste est largement responsable de la situation. Sur le papier, de même que les agriculteurs gèrent leurs multiples coopératives, les sociétaires du Crédit Agricole, du Crédit Mutuel… sont propriétaires de leur banque. En réalité le monde agricole et tout le système bancaire sont aux mains de la finance internationale. Le Cantal n’échappe pas à la règle. Ce dossier mériterait un débat spécifique ( à une autre occasion avec les amis de Testu ?)

Pour un aperçu plus détaillé des débats, cliquez sur « 20 ans déjà », en haut à gauche de cette page.

19 heures 30. Pendant l’apéritif particulièrement mérité, Jean Claude Muet invite les participants à signer une copie de l’article de Thierry Desjardins pour l’envoyer à son auteur… en attendant son rétablissement et son passage dans le Cantal pour recevoir, en récompense de son coup de pied dans la fourmilière cantalienne, le premier grand prix de l’Académie Gerbert.

Un peu plus tard : buffet froid et ultra convivial organisé par les ami(e)s de Testu qui se termine dans la très bonne humeur, rangement collectif de la salle assuré dans les meilleures conditions.

Depuis tous les commentaires sont du même tonneau. La commémoration de l’article de Thierry Desjardins a été l’occasion d’une très belle rencontre citoyenne où chacun s’est senti totalement libre d’intervenir en réunion générale de s'exprimer à sa table pendant le repas. 

*Certains font remarquer que sans marionnettes un marionnettiste ne peut pas faire le spectacle. N'ont-ils pas raison ? 

Plume toujours aussi acérée...

Thierry Desjardins, aujourd'hui sorti d'affaire, nous a fait parvenir ce message des plus sympatiques en attendant de pouvoir revenir dans le Cantal pour y rencontrer des amis et recevoir le grand prix de l'académie Gerbert. 

Arrêtez de parler pour ne rien dire et...

L'épopée des migrants en quatre tableaux au pied de la statue des droits de l'Homme. Cliquez pour agrandir.

Croire au silence pour rompre le vacarme.

Faire silence au cœur de la ville pour ne pas oublier les migrants et les sans-papiers.

Depuis des années, tous les deuxièmes jeudis du mois, des militants de l’humanitaire forment un cercle de silence autour de la statue des Droits de l’Homme à Aurillac.

Jeudi 8 septembre, 18 heures.

Aujourd’hui ils sont une quinzaine… un peu comme d’habitude, même si le nombre peut largement varier en fonction d’évènements locaux ou extérieurs.

Dans la rue, beaucoup circulent sans rien voir. Les décibels d’un scooter déchirent les tympans. Sur la place, des passants traversent, le portable greffé dans une main, les oreilles encombrées de musiques ou de banalités du quotidien. Connectés mais coupés du monde qui les entourent. Vacarme quotidien qui rend sourd à la détresse de nos semblables.

Le cercle, c’est aussi des chauffeurs de bus, des automobilistes ou des cyclistes qui fixent la scène un instant. C’est aussi une maman qui explique les tableaux à son enfant. C’est aussi l’employé qui s’excuse de déranger en ayant la sensation de couper le cercle. C’est aussi deux migrants qui semblent venir pour remercier. C’est aussi un couple de lycéens/étudiants qui reprend la bonne habitude de rejoindre les amis présents. C’est aussi le citoyen qui s’approche pour s’informer…

Pour les participants, le temps semble s’arrêter, le murmure de l’eau de la fontaine entretient le silence : vivre ce moment, c’est aussi le privilège de trouver le temps de se recentrer sur l’essentiel de notre condition humaine.

18 heures 30. Les langues se délient. Échanges de poignées de mains. Photos des tableaux peints par un migrant qui a voulu retracer quatre étapes de son « voyage ». Sauter du bateau. Nager vers les secours. Entreprendre la longue marche sur la terre « promise ». Se retrouver parqué dans un camp de fortune.

Détail à l’attention des septiques : comme toute manifestation sur la voie publique, le cercle de silence doit être déclaré en préfecture. Tous les mois, les services doivent donc traiter la demande et accorder l’autorisation, excellente occasion de rafraichir la mémoire du préfet et de ses collaborateurs, de rappeler que les migrants et les sans-papiers ne sont pas seuls dans le vacarme du quotidien.

Rendez-vous est pris pour le 13 octobre à 18 heures, chacun est invité.

Qu'on se le dise

4 au 13 octobre, atrium du Conseil départemental à Aurillac,

exposition en hommage aux combattants de la grande guerre. Annonce inhabituelle pour le blog mais dans un pays, où sous prétexte de lutte évidemment nécessaire contre le terrorisme, on nous parle d'état de guerre, se rappeler ce qu'a été la vraie guerre pourrait redonner un sens aux mots et aider à ne pas avoir peur de tout.

 6 et 7 octobre, fête de l'énergie à Aurillac. Atelier citoyen, spectacle humoristique, cinéma, conférence... programme complet sur "www.info-énergie-auvergne.org".

6 octobre, au théâtre d'Aurillac,

spectacle grand public, humour et émotion garantis en avant première du congrès régional des soins palliatifs organisé avec Résapac, 50 avenue des pupilles où vous pourrez acheter des billets, le 7 octobre. Possibilité d'appeler France Saintemarie au 06 82 60 37 78.

Quand le mauvais exemple vient d'en haut.

Malgré quelques mesures ridicules, incohérentes ou mal appliquées par du personnel de sécurité non formé, il est évident que le Festival de Théâtre de rue n'a pas été mis en cage, que l'Etat n'est pas un Etat policier et que ceux qui voulu la manifestation place des Carmes avaient perdu le sens de la mesure. Ceci étant dit, au lieu de se montrer à la hauteur de l'incident, nos stars locales ont fait dans la surréaction, Monsieur le Préfet se permettant même de parler d'alliance objective entre les manifestants et Daesh ! Au prochain dépôt de fumier devant la préfecture entendra-t-on parler d'invasion barbare mettant la Gaule en danger ? 

Faire silence pour rompre le vacarme quotidien...

l'idiot 04.10.2016 16:56

A pleurer ! Et le peuple des gueux qui manifeste pour le bon plaisir de la multinationale Avril (ex sofiprotéol) avec à sa tête, Beulin, président de la FNSEA

Commentaires

20.07 | 23:56

Du bon boulot de journaliste. J'applaudis des 2 mains ! Et j'en redemande.

26.03 | 18:58

Tellement vrai, bien vu. Merci

10.03 | 15:54

Heureusement il y a aussi une majorité de bonnes volontés même si notr...

09.03 | 12:23

Je découvre votre site, bravo j'arrive de la banlieue Parisienne, installé de...