Communiqué de presse du Collectif « Rat le bol - Vivre et travailler dans le Massif Central »
"Le Collectif vous informe : grâce à son dynamisme et à sa persévérance, les membres du collectif semblent avoir trouvé une solution efficace contre
le rat taupier.
En effet, en Allemagne, deux régions frontalières subissent comme nous des invasions à répétition de rats taupiers. En collaboration
avec un laboratoire spécialisé dans la lutte contre les nuisibles, les éleveurs allemands utilisent des appâts (lentilles ou sticks) à base de phosphure de zinc. Ce produit est homologué depuis longtemps en Allemagne
et il était d’ailleurs utilisé en France il y a encore 30 ans.
Forts de cette découverte au cours de la semaine dernière, les membres du collectif sont
rentrés en contact avec le laboratoire et, à leur grande stupéfaction, ils ont découvert que 10 kg de ce produit étaient en attente à la DRAAF Auvergne depuis début septembre. Le collectif a appris que ces 10
kg ont été envoyés pour effectuer des essais en vue de faire homologuer ce produit en France. Or, il s’avère que rien n’a été fait ! Que font les personnes en charge de ce dossier ? Le Cantal
aurait dû être une zone pilote. D’après la DRAAF Auvergne, la Chambre d’Agriculture du Cantal estime que les rats taupiers sont en régression dans le Cantal.
Le jour même de cette découverte, le collectif a pris rendez-vous avec Monsieur le Sous-préfet de St Flour et a été reçu le lendemain (mercredi 26 octobre 2016). Après avoir partagé avec lui ces
informations, Monsieur le Sous-préfet est apparu très surpris.
Aussi, vu la lenteur des prises de décision et en raison de la période à laquelle nous
sommes (l’hiver approche), le Collectif « Rat le bol, vivre et travailler dans le Massif Central » considère et exige que le produit soit disponible à la fin de la semaine. (Pour une lutte efficace, donnez-nous des
produits efficaces !)
Le laboratoire allemand s’engage à nous approvisionner dans les 48 heures sur simple demande de la DRAAF Auvergne. Ces essais auront pour objectif
de vérifier l’efficacité de ce produit sur notre territoire. Le laboratoire est d’accord pour venir constater les résultats chez nous afin d’accélérer l’homologation de ce produit pour une utilisation
à plus grande échelle.
Pour information, ce produit attire les rongeurs mais a un effet répulsif sur les autres animaux. Par conséquent, ce produit n’est
pas dangereux pour la faune sauvage et domestique.
Par ailleurs, le Collectif s’inquiète aussi que la somme de 10 Millions d’euros du FMSE* ne soit qu’un effet
d’annonce alors qu’elle était destinée à indemniser les pertes de fourrages dues à la pullulation. Qu’en est-il aujourd’hui ? A quand la répartition ?
De plus, nous vous invitons à consulter sur le site Internet du Ministère de l’Agriculture(http://agriculture.gouv.fr/la-maitrise-des-populations-de-campagnols-terrestres-en-auvergne)
Enfin, lors du rendez-vous avec Monsieur le Sous-préfet, les membres du collectif en ont profité pour évoquer les difficultés des éleveurs et notamment le retard
des versements des aides PAC, l’excès de contrôles au cours de l’été 2016, les crises laitière et bovine, le mal être social des agriculteurs, l’excès de campagne « anti-viande ».
Le Collectif adresse ses remerciements à Monsieur le Sous-préfet pour l’avoir reçu rapidement et écouter longuement.
Très prochainement, une
réunion publique d’information sera organisée afin de ne pas en rester là.
Le temps des discours n’a que trop duré, …vive l’action !
* Fonds national agricole de Mutualisation Sanitaire et Environnementale abondé par l’ensemble de la profession agricole.
Extraits du résumé du Rapport de mission interministérielle de conseil n°14118 CGAAER - CGEDD
Octobre 2015
Enjeux
Comme plusieurs régions de moyenne montagne, l’Auvergne est atteinte
depuis les années 1970 par des cycles de pullulation du campagnol terrestre qui peuvent entraîner des dégâts considérables dans les prairies. Les mécanismes multifactoriels et écosystémiques de ces dégâts
sont aujourd'hui bien mieux compris...
...Or, les pratiques actuelles en Auvergne se caractérisent encore soit par une absence d’action, soit par une lutte chimique tardive
lorsque la pullulation est déjà enclenchée. Elles conduisent régulièrement à des situations de crise. Dans ce contexte, la mise en application des principes et du cadre d’action adoptés au niveau national
revêt une importance particulière.
C’est pour aider à cette mise en application que les ministres en charge de l’agriculture et de l’écologie
ont confié au CGAAER et au CGEDD une mission d’appui au préfet de la région
Auvergne en automne 2014.
Méthodologie
Une première rencontre avec le préfet en décembre 2014
a permis de préciser les apports spécifiques de la mission : poser un diagnostic de la situation, identifier les leviers et les freins à l’action, et proposer des pistes de travail.
Une première analyse de la situation, basée sur des entretiens conduits avec les principaux acteurs auvergnats concernés, a permis de dégager quelques pistes de travail. Au préalable, la mission avait
recueilli l’expérience des acteurs franc-comtois historiquement impliqués dans la lutte contre le campagnol terrestre, à Besançon et dans le Haut-Doubs.
Résumé
Bien que les travaux sur la compréhension des phénomènes de pullulation des campagnols et les moyens de les contenir aient fortement mobilisé les acteurs scientifiques
et techniques auvergnats, les résultats de ces travaux n’ont pas été relayés en Auvergne, selon la volonté de la FRSEA, contrairement à ce qui s’est passé en Franche-Comté.
...Pour que l’édifice financier du FMSE fonctionne,
il y a une obligation de résultats en matière de prévention et de lutte précoce et intégrée. A défaut, les ressources du fonds seront rapidement « épuisées» en vain...
La mission souligne que la maîtrise des populations de campagnols terrestres nécessite une approche partenariale, basée sur une cohésion des acteurs et un esprit de co-construction,
dans un intérêt général bien compris, de façon à pouvoir dépasser le jeu d'acteurs, facteur d'inertie, constaté par la mission.
Elle
souligne aussi que l’existence d’un réseau de surveillance actif et structuré constitue la clef de voûte des actions de lutte intégrée.
Les
services déconcentrés de l'État peuvent avoir un rôle d’impulsion pour faire émerger les initiatives professionnelles et favoriser la construction des partenariats, en s'appuyant sur des responsables agricoles déterminés
à voir les choses évoluer