Chronique d’un effondrement annoncé – la suite (1)
D’un
mensonge à l’autre. A PARLAN, la municipalité, ignorant sciemment l’avis de la population,
s’engage sur les
chemins du pire.
De notre envoyé spécial.
AVERTISSEMENT. Lors des réunions de correspondants et d’envoyés
spéciaux (ça commence à faire du monde), Bernard BONHOURE a coutume de nous recommander de faire « court ». Pas certain qu’il ait raison. Hubert BEUVE-MERY, du temps qu’il était
le directeur du MONDE, ne craignait pas de demander à ses rédacteurs de « faire emmerdant ». Après tout, ceux qui veulent savoir, ne serait-ce que pour mieux comprendre, n’ont qu’à se donner la
peine de lire. Alors, tant pis si ce qui va suivre peut à certains paraître un peu long, tout un chacun sait que ce n’est pas dans LA PRAVDA qu’il pourra lire tout ce qui suit, ramassé avec tant de cœur et d’enthousiasme,
bien sûr.
Pour vous y retrouver, Lecteur testusien, reportez-vous à la mise à jour du 2 septembre dernier. (Repérage, colonne de gauche :
Bas les masques – bis : Le temps des aveux.) Voici donc, ramassée sur le vif, la suite :
Lundi 2 octobre,
à 18H00, Conseil communautaire à Junhac. La discussion s’oriente assez rapidement sur ce que l’on devine être le moment phare de la réunion, le point N°3 de l’ordre du jour : Débat sur la transition
énergétique et la fiscalité environnementale.
Michel T., le Président de la Communauté, soulage le Président de la Commission « énergies
nouvelles » du fardeau que constituent la présentation et l’animation de ce sujet en cette période où naissent tant de lourdes contestations.
Le
tempo est donné qui vise à ce que l’on cause exclusivement du partage de la fiscalité entre Communauté et Communes sur le territoire desquelles se trouveront les nouvelles installations, photovoltaïques ou éoliennes.
Aspect des choses gratifiant pour nombre d’élus souvent en recherche de fonds à investir dans d’inoubliables projets , en cette période de vaches maigres budgétaires.
Un peu comme une surprise, on assiste cependant à trois interventions, toutes trois marquées du sceau du courage. Celle de Michel CABANES, maire d’Arnac ; suivi par Guy BLANDINO, maire de Laroquebrou
et Roger CONDAMINE, maire de Saint-Saury. Ces trois édiles, non sans talent, sur des registres différents, font part à l’assemblée de leur crainte de voir la communauté (et son Président) aller un peu vite en
besogne, les deux premiers insistant sur le fait qu’avant de se livrer aux promoteurs du vent, il conviendrait de conduire une vraie réflexion qui intègre l’avenir et la préservation de nos paysages ; le troisième
indiquant clairement qu’il a déjà donné et que la population de sa commune, se refusant aux conséquences d’une véritable guerre d’encerclement, est totalement opposée au projet de l’Algoux.
Quant à lui, reprenant ce point de vue, rien ne le fera aller contre cet avis largement majoritaire.
Surprise un peu agacée de Michel T. qui passe immédiatement,
sans pratiquement répondre, à sa véritable préoccupation, à savoir la répartition de la fiscalité de l’éolien entre la communauté et chacune des communes impliquées. Il est mieux,
n’est-ce pas, de faire miroiter aux malheureux réceptionnaires de dotations de fonctionnement à présent réduites à la portion congrue, de fabuleuses et régulières rentrées que procureront demain
– si s’en tourne - les diaboliques machines industrielles à vent. 6 ou 8 maires, peut-être, interviennent sur ce thème.
Mise au vote, la proposition
de partage à égalité des recettes est adoptée à la majorité.
Le roué Président Michel T., manifestement content de pouvoir repartir
chez lui avec cette décision en poche, sans qu’aucun débat d’aucune sorte visant l’opportunité de développer l’éolien dans nos contrées n’ait eu lieu, égrène la suite de
l’ordre du jour.
Mardi 3, à 20H30, réunion d’information à la salle des fêtes de PARLAN.
Plus de 100 personnes présentes. Côté presse, il est remarquable d’observer que LA MONTAGNE est absente quand on la sait toujours bien présente pour couvrir tant de petits événements propices au ramollissement
mental de certains de nos concitoyens. La soirée est organisée conjointement par la mairie et la société auteur du projet dit de l’ALGOUX, ABOWIND. Ce que dément Michel T. Selon ses dires, ce n’est pas lui qui
a lancé les invitations. Comme les autres, il va écouter pour apprendre et comprendre. Bien sûr. Un spectateur, semble-t-il averti, lui fait observer que même s’il s’est contenté de livrer le fichier des habitants
de la commune aux gens d’ABOWIND, quand bien même la marque de la commune ne figurât point sur les cartons d’invitation, il est lui-même, maire, réputé être co-organisateur de cette réunion d’information
O combien originale qui, c’est une boutade, arrive bien tard, les demandes de validation du projet par la préfecture y étant déposées dans un peu plus d’1 mois, courant novembre !
ABOWIND est donc la société a-lle-mande (pour l’accent, on n’est pas loin de Figeac, le pays de LACOMBE Lucien) de droit français qui conduit le projet. En fait, cette société
ne devant plus guère s’épanouir dans son pays d’origine, là même où les résultats de l’éolien sont reconnus comme catastrophiques voire inopérants pour pallier l’absence de production
due à l’éradication brutale de la filière nucléaire, vient donc chez nous faire du développement : Ils montent des projets, demandent les autorisations et revendent le bébé à qui veut
l’acquérir.Rien n’est inventé, ce sont les deux conférenciers maison qui exposent ces manières de faire d’entrée de jeu.
Dans
la salle, 60 % d’opposants (au moins), le restant se composant pour l’essentiel d’obligés de Michel T. Ce qui peut-être dit en toute objectivité puisque personne, dans ce groupe, n’est venu expliquer quelque
position favorable au système « vent » ou, mieux encore, au projet, mis à part deux conseillers manifestement proches du maître des lieux, tous les autres se contentant, selon, d’applaudir le chef du
vent ou de maugréer lorsque des argumentations hostiles au projet sont émises dans la salle. S’expriment tout de même deux exploitants agricoles très chauds partisans du système, déjà impliqués dans
le projet de la Luzette et, pour tout arranger, résidents du côté de Figeac, lesquels ne risquent donc pas de ressentir la moindre gêne visuelle lorsque le »parc » aura été monté. Pardi !
Le comportement de Michel T., tout au long de la soirée, fait d’excitation plus que perceptible, n’est pas sans rappeler à ceux qui suivent les exploits du syndicat officiel
de l’agriculture, celui d’un de la FNSEA justement, devenu ministre, François GUILLAUME, propice à faire le coup de poing dès que la chaleur montait. On a donc pu voir à plusieurs reprises Michel T. sauter de son siège
et foncer vers celui qui le contredisait, feignant la colère, ses petits poings serrés tendus vers l’ avant, menaçant juste ce qu’il faut pour que l’on pense qu’il n’a pas peur, qu’en plus d’être
intelligent (fable assez souvent répandue à son sujet) et de disposer de tous les procédés classiques éprouvés de toute bonne argumentation JA (jeunes Agriculteurs), il sait défendre le morceau face à
ces couillons qui ne sont même pas d’ici, qui feraient donc mieux de se taire.
Autre moment fort de la soirée, justement, lorsqu’un défenseur des paysages
se voit donc reprocher par l’intéressé de n’être pas d’ici, qu’à ce titre il avait un droit, celui de se taire, etc ... Et, vieille ritournelle, les paysages que vous prétendez vouloir défendre,
ce sont nos pères qui les ont conçus, qui les ont entretenus. Avec cette réserve : ceux que l’on a connu, le bâton fourchu à main gauche et la faucille à bonne main, n’ont bien sûr rien
à voir avec Michel T. et tous ses semblables, ceux-là mêmes qui furent les concepteurs des théories bancales qui ont pleinement contribué à tuer les exploitations agricoles de type familial, dans tout le pays. Pour
l’aider à comprendre cela, il sera aisé, s’il en redemande, de fournir à Michel T. l’écheveau théorique auquel il a officiellement contribué en 1989, intitulé : L’agriculture
face à son avenir, (rien que ça), douloureux mémoire intégré tel quel au 10ème Plan, dont il est aisé aujourd’hui d’énumérer les ravages.
Car il faut le souligner, c’est un fait, l’intéressé s’est quasiment toujours trompé. Mais Chut ! Il ne faut pas le dire. Apôtre d’un certain développement, du progrès
à tout prix, il pense à nos territoires demain (!), aux générations futures (qui n’en demandent pas tant), foutaises totales, démagogiques, dont le seul horizon est le désastre mondial d’ores et déjà
bien profilé. Comme l’a écrit Philippe ALMERAS nous savons bien que «les marchands de modernité sont des imposteurs d’autant plus infects que la catastrophe se rapproche. »
Fin de la réunion, passées 23 H 30. Michel T. n’a pas répondu à la question que lui posait non sans arrogance un opposant déterminé : « Comment ABOWIND
est arrivé jusqu’ici ? Quelqu’un ne serait-il pas allé les chercher ? » Et cet autre : « Que n’attendez-vous pas la campagne précédant les prochaines élections
municipales pour y inscrire votre projet qui bénéficierait, pour l’occasion, d’une vraie apparence démocratique ? » Ambiance électrique ; on peut dire que Michel T. a été adoubé
ce soir maire d’une commune coupée en deux : 2/3 – 1/3, peut-être, au mieux. Discorde à tous les étages. Ah ! La belle ouvrage. Il est d’évidence qu’il n’écoutera demain que sa
seule détermination à n’en faire qu’à sa tête. Ca passe ou ça craque, c’est semble-t-il son truc au Michel. En attendant, tous c eux qui se sont exprimés dans l’enquête O combien exemplaire
conduite par l’association locale : STOP EOLE PARLAN-ROUMEGOUX peuvent aller se faire cuire un œuf. Leur avis, au regard du génie des prairies castenaïres, ne compte pas.
Jeudi 5. Le très acquis au Michel, maire de ROUMEGOUX a fait approuver par son conseil le projet de l’ALGOUX.
Samedi 6. Ce fut au tour de Michel T. de faire voter son conseil. Comme il tient bien ses troupes, le projet a été adopté. Et comme dirait l’autre, (il l’a dit et à cette
occasion en a fait rire un certain nombre) : « avec ce que ça va nous rapporter, on va construire une aire de jeu pour les enfants. A la campagne aussi on a le droit de réclamer ce genre d’installation. »
Ah ! Mais … Les ploucs vont bien voir si on ne va pas jusqu’au bout de nos projets (pas dit tout à fait comme ça, mais c’est bien là le sens des incantations de Michel T. pour lequel il semblerait bien que la situation
soit néanmoins bien compliquée.
Qui vivra verra. Et, en attendant, Gardarem lou moral.
MJC
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